A. Stegmann, Paris, Le Seuil, 1963, p. 824. Verdienen die Laster so viel Hochachtung ? La farce nous conduit dans l'étrange, dans un domaine à la fois hilarant et tout à fait sérieux où l'on triomphe, en riant, de la violence et de la mort. I, p. 661. Il tend à être systématiquement occulté ou endigué au moyen d'une terminologie dont la mouvance masque une logique inflexible : la régulation du sens s'oppose … Ein Komôdienschreiber ist ein Mensch, der die Laster auf ihrer lâcherlichen Seite schildert. 3 La perte du livre II de la Poétique d'Aristote a probablement renforcé ce parti-pris. 3. » Ce privilège accordé à la mimes is, au détriment des problèmes de réception, est général3. Corneille, dans son Discours de l'uti¬ lité et des parties du poème dramatique (1660), ne retient pas le critère des affects pour différencier tragédie et comédie : «Celle-ci veut pour son sujet une action illustre, extraordinaire, sérieuse ; celle-là s'arrête à une action commune et enjouée2.
Les vices méritent-ils une si haute considé¬ ration ? Il est clair que la théorie du genre comique s'est constituée a priori sur le mode de la dénégation : comme le remarque P. Voltz, les auteurs du siècle de Richelieu évi¬ tent de revendiquer le rire, même si leur production dramatique exploite une gamme diversifiée de ridicule4. En effet, le rire ou le sourire ne sont pas réservés à la comédie, et inversement, la comédie ne fait pas toujours rire. L'élaboration de la doctrine classique en France a sciemment exclu la vis comica des définitions de la comédie régulière. Le but premier de la comédie est d’amuser, de divertir, de détendre le public par le rire.
Avant Molière, le rire constitue un critère éminemment labile dans la théorie de la comédie régulière. Elle veut corriger non pas les mauvaises manières dont elle fait rire, encore moins uniquement ceux qui possèdent ces mauvaises manières ridicules. Comment promouvoir le genre dramatique, notamment la comédie, sans être condamné par les Églises dont l'hostilité vis-à-vis du rire et de la comédie s'appuyait, on le sait, sur une très longue tradition ? » !. 2. Rappelons également que de Platon (livre 10 de la République ) à Jean-Jacques Rousseau (Lettre à d'Alembert sur les spectacles), les écrits dirigés contre le théâtre ne sont pas uniquement le fait des Pères de l'Église. Le rire dans la théorie de la comédie de l'Aufklärung (1725-1770). Cette réflexion ironique, mais sincère d'un auteur qui, à l'âge de vingt ans, connaît ses premiers succès dramatiques à Leipzig résume assez justement une interrogation commune à tous ceux qui s'occupaient, à l'époque, de théâtre dans le Saint Empire. Sans doute la complexité émotive du registre comique a-t-elle contribué à occulter la prise en compte du rire dans les arts poétiques. In: LE RIRE DANS LA THÉORIE DE LA COMÉDIE DE L'AUFKLÀRUNG (1725-1770) Dans une lettre restée célèbre, datée du 28 avril 1749, le jeune Gotthold Ephraim Lessing (1729-1781), essayant de légitimer aux yeux de son père son activité d'auteur comique, écrit : «Je ne trouve pas de raisons qui feraient qu'un auteur de comédies ne puisse être un bon chrétien. Théorie et réalisation (Wiesbaden 1985).
Il faut tout d'abord oublier la distinction factice entre hautes et basses comédies, car l'esprit de la farce, que l'on fait profession de dédaigner, est omniprésent dans son oeuvre. Bildungsanspruch und Bildungsauftrag des Berufstheaters im 18. 6 La Critique de L'École des femmes, scène 6, [in] Molière, Œuvres complètes, éd. G. Couton, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, 1971, vol.
Et il y a plus. Lorsqu'il affirme, par le truchement de Dorante, que «c'est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens »6, Molière opère un retournement considé- 1 Je ne reviendrai pas ici sur les raisons lexicales de ce paradoxe : on sait que le terme de comédie désignait indifféremment au XVIIe siècle toute pièce de théâtre. Tout d’abord, il existe plusieurs types comédies. Sa véritable utilité universelle réside dans le rire même ; dans … Pour le contexte général, on consultera en français Roland Krebs, L'Idée de «Théâtre National » dans l'Allemagne des Lumières. Bertrand Dominique. 2 Pour mieux saisir la pertinence de cette démarche, il est néces¬ saire de la replacer dans le contexte plus général de la naissance du théâtre allemand moderne 3. 2 Œuvres complètes, éd. Est-ce qu'un bon chrétien ne peut rire des vices ? » G. E. Lessing, Der Frei-geist (Stuttgart 1980), p. 102-103. Jahrhundert (Wien / Miinchen 1980), p. 71-134. Pour le domaine allemand, voir Hilde Haider-Pregler, Des sittlichen Btirgers Abendschule.
Comment subsumer sous un concept général des modulations si variées ? Pourtant, la prédilec¬ tion des théoriciens pour la gaieté, l'enjouement, ou la joie ressortit moins à un travail épistémologique qu'elle ne révèle le tabou attaché au franc rire5. Le comique littéraire n'est pas aisé à manipuler et encore moins à analyser, néanmoins le plus aisément perceptible concerne les pastiches ou les parodies. Par exemple la farce, courte pièce au comique grossier, utilise des procédés visuels (gestes, mimiques...), des quiproquos. «Den Beweis, warum ein Komôdienschreiber kein guter Christ sein kônne, kann ich nicht ergriinden. De la légitimité du rire comme critère de la comédie (XVIe-XVIIe siècles). In: De la légitimité du rire comme critère de la comédie (XVie-XVIle siècles) Que la comédie se propose comme fin essentielle de faire rire ne relève en rien de l'évidence1 .